L'intérêt des étoiles doubles
Par définition, une étoile double est une paire d'étoiles dont les composantes sont estimées suffisamment proches pour imaginer qu'il existe un lien physique (gravitationnel) entre-elles. Si ce lien est avéré, on parle alors de binaire (étoile double physique). Les deux étoiles tournent alors l'une autour de l'autre.
L'astrophysique des binaires est sans doute sous-étudiée car plus de 60% des étoiles de notre Galaxie ne sont pas seules ! Ce pourcentage est peut être lui aussi sous-estimé puisqu'il est lié à nos moyens de détection.
En effet, il est assez rare que le processus de formation stellaire n'engendre qu'une seule étoile au sein d'un nuage proto-stellaire. Par le jeu de la gravitation, des « associations » se créent naturellement. Par ailleurs, on détecte des étoiles doubles ou multiples dans tous les stades d'évolution des étoiles, des jeunes amas ouverts jusqu'aux supernovæ de type Ia.
Ils ont permis de mettre en évidence la relation masse/luminosité des étoiles et permettent encore de l'affiner. Avec cette relation, il est possible d'estimer avec une relative précision la masse des étoiles simples à partir de leur luminosité intrinsèque. On peut aussi la considérer comme une contrainte à prendre en compte dans l'établissement des modèles physiques des étoiles et de leur évolution.
Relation Masse/Luminosité des étoiles de la séquence principale >>>
Souvent, la forme particulière de certaines nébuleuses planétaires ou de résidus de supernovæ s'explique par l’action d'une étoile secondaire gravitant autour de l'étoile principale dont est issu le nuage interstellaire.
Les systèmes binaires peuvent avoir une évolution différente des étoiles simples. Ainsi l'enrichissement de notre galaxie du à la nucléosynthèse stellaire dépend aussi (et surtout ?) des étoiles doubles.
Ces couples stellaires sont aussi de remarquables indicateurs par la mesure directe de certains paramètres comme la masse, le rayon des étoiles et jusqu'à la distance des galaxies (avec les supernovæ de type Ia).
Tous les types d'étoiles sont concernés, des naines brunes aux trous noirs en passant par les étoiles supergéantes. En fonction des moyens d'observation, ces systèmes stellaires se révèlent sur une gamme de périodes énormément large : des binaires en contact de quelques heures de révolution aux binaires à mouvement propre commun de période dépassant le millénaire.
L'étude des étoiles doubles se révèle donc être un sujet important, mais l'observation de ce type d'étoiles reste mal aisée. La difficulté vient, entre autres, de leur grande variété de séparation engendrant une grande disparité des moyens de détection et de mesure. Certaines, relativement séparées sont directement vues visuellement dans un instrument. D'autres plus serrées, seront détectées par spectroscopie ou par photométrie. De plus, une seule méthode de mesure n'est souvent pas suffisante pour obtenir la masse des étoiles.