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Vladimir Kourganoff (1912-2006)

Vladimir Kourganoff est né à Moscou le 3 mars 1912. Il arrive à Paris en octobre 1926. Après de brillantes études au lycée Saint-Louis, il entre à la Sorbonne en 1930. Trois ans plus tard, il obtient son examen de physique générale. Il suit ensuite les cours d'Ernest Esclangon (1876-1954) alors, directeur de l'Observatoire de Paris, et sort premier du certificat d'astronomie approfondie. En 1936, il obtient un poste au service méridien de l'Observatoire de Paris et prépare une thèse en mécanique céleste.

 

Il rencontre Daniel Chalonge (1895-1977) en 1943, l'un des fondateurs de l'Institut d'Astrophysique de Paris. Il le convainc de se consacrer à l'astrophysique et en particulier à la physique du transfert de rayonnement dans les atmosphères stellaires. Ensemble, ils développent le premier modèle de photosphère solaire qui rend compte de certaines particularités jusque là inexpliquées. En 1948, il entre au CNRS. Il découvre une nouvelle méthode de résolution de l'équation de transfert du rayonnement, appelée “méthode variationnelle”. Il présente ce travail dans “Basic methods in transfer problems”.

 

Excellent pédagogue, il s’investit beaucoup dans la synthèse et l'enseignement de “la science en marche”. C'est ainsi qu'il accepte le poste de maître de conférences en astronomie à l'université de Lille et qu'il devient directeur de son Laboratoire d'astronomie de 1951 à 1961.

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Vladimir Kourganoff dans la salle de cours de l'observatoire

© Archives université de Lille

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La première mission qui l'attend à son arrivée à Lille est de gérer la remise en état et la modernisation de l'observatoire. En effet, depuis la seconde guerre mondiale, l'observatoire est encore dans un piteux état, faute de moyens. Il faut trouver des crédits importants ce qui prend beaucoup de temps et d'énergie. Cette gestion porte peu à peu ses fruits avec l'aide de M. Rousseau, assistant, puis chef des travaux de l'Université de Lille.

 

La lunette est de nouveau fonctionnelle et reçoit un entraînement horaire électrique. La coupole est restaurée. Il fait constituer une grande bibliothèque où sont installés les ouvrages les plus récents en astronomie et astrophysique ainsi que de nombreux périodiques venant de divers pays. Il fait aussi construire un laboratoire photographique et un atelier de mécanique.

Vladimir Kourganoff souhaite créer à Lille un petit groupe d'astrophysique et former les étudiants à cette discipline. Plus particulièrement, il s'oriente vers la recherche sur la structure de notre galaxie par l'étude de plaques photo, spectres et autres enregistrements analysés à l'aide de machines à mesurer. Ce travail est réalisé en collaboration avec les observatoires de Marseille, de Paris et de Cleveland (USA). Il espère pouvoir adapter un photomultiplicateur et un photomètre sur la lunette afin d'étudier les amas stellaires et les étoiles variables et former les étudiants à ces nouvelles méthodes d'observation.

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J. Rousseau, chef de travaux à l'université en pleine observation

© Archives université de Lille

La coupole de l'observatoire en 1954

© Archives université de Lille

Il assure aussi les cours du Certificat d'Etudes Supérieures d'Astronomie et du Certificat d'Astronomie Approfondie. Il prend aussi en charge une part de l'enseignement en M.P.C. Une fois par mois, il anime un séminaire qui réunit les anciens étudiants d'astronomie approfondie et les chercheurs de l'Observatoire. Chaque mois, il donne aussi une conférence destinée aux enseignants du secondaire. Il crée « Les contributions de l'Observatoire de Lille ». Cette publication sera envoyée à de nombreux observatoires et instituts d'astronomie, français et étrangers afin de faire connaître l'Observatoire. En retour, ces établissements transmettent leurs propres publications. Cela enrichit la bibliothèque de l'observatoire à peu de frais.

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© Archives université de Lille

En 1961, Vladimir Kourganoff est nommé professeur à l'université de Paris-Sud. Il y enseigne jusqu'à sa retraite en 1977. Il publie de nombreux articles et ouvrages de vulgarisation comme “La recherche scientifique”, paru en 1958, et “Initiation à la théorie de la relativité”, paru en 1964. C'est suite à ses échanges et ses interventions qu'est créée en 1964 la Commission 46 de l'UAI consacrée à l'enseignement de l'astronomie.

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